Lettre de Théophile Dufour à Arthur Giry concernant la constitution du Manuel de Diplomatique (1894)

Veuillez m’excuser de n’avoir pas encore répondu à votre demande. Pendant les trois semaines qui viennent de s’écouler, le peu de loisir que me laisse la Bibliothèque a été absorbé par des Comités électoraux qui tenaient séance tous les jours. Aussi ai-je maintenant une série de lettres en retard.

Mon exemplaire personnel de l’Indicateur d’histoire nuse étant encore bâclé, je vous envoie la partie du n°3 de 1886 où se trouve le petit article de Monseigneur Brandstetter que vous désirez. Vous verrez, dès les premiers mots, qu’il se réfère à un mémoire plus étendu publié par lui dans le tome 25 du Geschiches feund, qui est l’organe de la vocicore d’honneur des cieux cantons de Lucernes Uni, Schuzz, Vutenvalden et ZplaceNameug. Ce mémoire, qui date de 1870 et qui comprend 41 pages est intitulé Kurze Anleitung zum Vebensehzen der Dahen, mit besonderer Rücksicht auf schweizeriche Urkunden. Si vous ne trouvez pas à Paris la collection du Geichichtefeund, je suis prêt à vous envoyer ce tome 25 en communication.

En ce qui concerne l’ancien diocèse de Genève, et plus tard la République de Genève, la question des styles est des plus simples : jusqu’en 1306, style pascal; - de 1306 à 1575, style natal. Voir Régeste genevois, n°1565 (l’ouvrage se trouve à la Bibliothèque de l’Ecole des Chartes). En 1701, introduction du calendrier grégorien : Voir [...] de la Société de l’histoire de Genève, t.XXII, p.348-357 (même observation).

Pour les autres cantons, je ne suis pas en mesure de vous donner des renseignements aussi certains. Mais, si vous le désirez, il me sera très facile d’écrire à ce sujet à quelques amis de Zurich, Berne, Bâle, Fribourg et Lausanne. Je crois que, de cette façon, vous auriez du nouveau et du solide, tandis que les Manuels ne font guère, d’habitude, que se copier les uns les autres. Usez librement de moi, je serai très heureux d’être toujours à votre disposition.

L’an dernier, je suis allé trois fois à Paris, sans avoir pu, malheureusement, aller vous faire une visite. Il est vrai que, la seconde fois, je demeurais à la campagne, près de Meudon, que la troisième, j’ai pris l’influenza et que la première a été absorbée par l’Exposition et par le mariage d’un de mes parents. Cette année, je me suis reposé! Ce long voyage que j’ai fait si souvent, commence à me fatiguer beaucoup.

Prière de ne pas égarer les quelques pages de l’Augriger que je vous envoie. C’est une collection très difficile à compléter en cas de perte d’un numéro.